Farniente, littéralement « ne rien faire ».

Se poser en bord de mer, à la campagne, ou pourquoi pas en ville, et savourer un temps doux et paisible, libéré de toute injonction à devoir s’occuper de quoi que ce soit.

Dans l’antiquité déjà, les Romains connaissaient bien les vertus de l’otium, ce temps libéré du travail et de toute responsabilité publique. Un temps de retraite, de méditation, un temps éloigné du quotidien et des affaires (negotium = neg-otium, la négation de l’otium). Et surtout un état de liberté intérieure, ignorante du souci et de la préoccupation, qui bien loin de se confondre avec l’inertie ou la paresse, est la condition nécessaire de l’exercice de l’esprit, de la pensée et de l’imagination.

Qu’en est-il aujourd’hui de cet état d’heureuse inaction ?

À l’ère de l’occupation permanente des corps et des esprits, de l’exaltation du travail et de la productivité, des activités qui remplissent chaque créneau de temps libre, de la peur du vide, des burn-outs et des agendas débordés, de la phobie de l’ennui chassée à coups de pouce sur les écrans portables…

Qu’en est-il du temps pour contempler le monde ?

Voici le questionnement à l’origine de cette recherche, qui s’est imposé à un moment de ma vie où le besoin de prendre une pause était presque vital.

Sans chercher vraiment une réponse, j’ai commencé tout simplement à prendre du temps pour ne rien faire.

Des longues promenades dans les rues de Bruxelles sans destination prédéterminée, guidée par le hasard, en se laissant transporter par ce qui traverse le regard. Des beaux moments d’errance, suspendus dans un paysage urbain très familier et étranger à la fois.

Je remercie les modèles involontaires qui, sans rien faire, par simple résonance, m’accompagnent dans ce projet en cours.

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